Les grès d'Annot



Le parcours

Départ depuis le panneau, à l’entrée du tunnel qui passe sous les rails, que l’on suit un court moment avant d’entamer l’ascension entre dalles et sentier sablonneux. Déjà les premiers blocs de grès épars, de toutes tailles, qui nous suivront tout au long de notre progression. La végétation est foisonnante et comprend de nombreuses essences d’arbres : pins sylvestres, ormes, pin noirs d’Autriche, et surtout châtaigniers séculaires aux allures tourmentées...

Nous croisons des voies d’escalade équipées sur ces rochers. Si certaines semblent assez accessibles, d’autres présentent des inclinaisons négatives et d’impressionnants dévers... Pas étonnant que ce site soit un lieu réputé pour la grimpe.

Nous atteignons notre premier lieu de visite, à savoir une faille horizontale qui offre un sommaire abri troglodyte bas de plafond. Le sentier se poursuit par plusieurs passages dans des roches délitées dans des combes courtes mais assez inclinées. De petits filets de retenue et des rondins ont été installés, ce qui limite la délicatesse de ces franchissements. J’avais déjà fait cette sortie il y a quelques années alors que les anciennes protections étaient devenues inexistantes, bonjour l’acrobatie !

Le Jardin du Roi

Au-dessus, après quelques lacets, arrivé sur la balise qui indique à gauche "Jardin du Roi" et à droite "Chambre du Roi". Prendre sur la gauche pour rejoindre les deux premières failles à explorer. Ces entailles verticales patiemment élargies par l’action de l’eau et du gel, bien que praticables par un adulte, pourront éventuellement servir de test de corpulence en venant les visiter d’une année sur l’autre !

Pour les enfants, pas de problème, si ce n’est l’appréhension légitime d’entrer dans des passages il faut bien l’admettre un peu oppressants, et qui demandent de se déplacer de travers sur un sol en pente et agrémenté de quelques rochers. Mais une fois la première traversée effectuée, il sera sans doute difficile de les stopper dans leurs explorations à répétition pour poursuivre la marche vers les autres lieux qu’il reste à découvrir !

Ces deux failles en forme de "L" et d’une vingtaine de mètres environ sont en bordure du chemin mais demandent de bien observer les ouvertures dans les parois à main droite lorsque l’on monte. La seconde d’entre elle a un arbre posté à son accès inférieur.

Reprendre la marche le long des parois à main droite jusqu’à atteindre une large ouverture dont l’accès semble barré par un bloc posté à l’entrée de cette profonde saignée entre deux murs de grès. Derrière se trouve le Jardin du Roi, parcelle de verdure encadrée de colonnes minérales. Notez l’allure des arbres qui ont poussé dans cet espace encaissé : ils portent au bout d’interminables troncs leurs frondaisons parties chercher au sommet des murailles la lumière du jour... Vers l’issue de ce défilé, il faudra passer sous un gros bloc posé en équilibre entre les parois à vingt mètres de hauteur.

La Chambre du Roi

On reprend le fil de notre progression après ce détour, une nouvelle balise nous invitant maintenant à poursuivre à gauche en direction de la Chambre du Roi. On devine son accès, selon l’heure à laquelle on y accède, par les rais de lumière couleur or dans l’ouverture qui contrastent avec la teinte grise mêlée de beige de la roche laissée dans l’ombre.

L’antichambre

Tout d’abord, en arrivant devant la large ouverture entre deux parois de grès, vous verrez dans les rochers à main droite une petite ouverture au niveau du sol. Faufilez-vous jusqu’à une large ouverture, l’antichambre du Roi en quelque sorte, qui est elle facilement accessible... Par contre, franchir l’intégralité du passage nécessite d’avoir un gabarit aussi mince que peu élancé, doublé d’une âme de spéléologue, ou d’avoir suivi l’entraînement d’un commando d’élite... Il faut tout d’abord enjamber à quatre pattes une roche que la gent masculine aura la sagesse de franchir avec délicatesse... puis s’engager dans un étroit couloir en dévers au bout duquel un puits de lumière nous apporte une clarté bienvenue et un espace où se reposer avant d’entamer la partie finale... la portion qui suit n’est pas longue à franchir, mais elle nécessite de ramper et de se contorsionner dans un boyau en S aux angles presque droits. Je n’ai pas fait lors de cette sortie cette partie que je vous raconte de mémoire, mais je l’avais franchie à plusieurs reprises il y a quelques années déjà...

Le balcon

En avançant de quelques mètres, toujours sur la droite, on découvre une ouverture dans les rochers, bien plus large celle-ci. Levez la tête : le petit arbre que vous apercevez est situé sur le fameux balcon auquel ce passage mène. Quelques enjambées entre marches taillées dans la roche et 2 ou 3 barres de fer pour se hisser plus facilement, et vous voilà arrivés. Un conseil : s’allonger avant d’atteindre le bord, car c’est assez abrupt et le vide important ne pardonnera aucune erreur...

La vire

Repartir donc en traversant cette chambre vers la vire. Un panneau nous l’annonce clairement : "Passage dangereux". Donc, si vous êtes avec des enfants, comme nous, je vous conseille vivement de les tenir par la main, et si vous êtes sujet au vertige, je vous encourage à ne pas insister. Le sentier est très bon mais à vue d’œil le vide avoisine les 50 mètres d’à-pic avec une superbe vue sur les vallées avoisinantes, mais qui peut être impressionnante. Vigilance donc. On s’engage sur ce promontoire, résultat lui aussi de l’érosion des blocs de grès. Nous arpentons tels des fourmis cette mince tranche de fromage coincée entre deux énormes tranches de pain mais c’est sans encombre que l’on atteint le bout de la vire qui débouche sur le déversoir du torrent (à sec) sous le couvert des feuillus et des conifères. Le sentier suit le lit du cours d’eau. On devine sur notre droite les contreforts d’une large dalle faiblement inclinée qui sera notre prochain objectif...

La dalle

Un panneau nous indique bientôt la direction d’un point de vue. S’engager donc par la sente à droite qui grimpe entre les arbres et les blocs pour rejoindre rapidement la dalle. A son extrémité, superbe vue panoramique sur les vallées environnantes. Retour par le même chemin après une petite séance photo et de retour au croisement signalé par le panneau, prendre cette fois à gauche à travers la forêt où l’on croise d’impressionnants châtaigniers perdus au milieu de pins et de feuillus plus jeunes qui recouvrent de leurs frondaisons élancés les colosses trapus à l’âge plus que respectable...

Les Portettes

Dans cette dernière montée, on débouche -si l’on peut dire- face aux Portettes, c’est à dire deux blocs aériens de grès qui se joignent dans un baiser minéral plus que langoureux. De là s’amorce la descente sur un sentier toujours bien marqué de balises jaunes, mais qu’il faut bien suivre car il part d’autres sentes par endroits.

Un autre point de vue signalé à une bifurcation nous permet d’avoir un joli panorama sur Annot avant de rejoindre les premières ruelles du village par la station n°8 du chemin de croix qui mène dans le sens de la montée par un chemin sur la gauche à la chapelle appuyée sur un bloc (il existe d’ailleurs dans les environs bon nombre de maisons troglodytes plus ou moins accolées à ces rochers sablonneux).

Déboucher sur la place du village et tourner à gauche au magasin de produits locaux par la RD 202. A gauche encore, retrouver la route qui mène au parking de la gare.

En conclusion

Oui, il existe des randonnées plus longues, plus engagées, plus techniques, avec un dénivelé de fou et des panoramas de malades. Mais, d’un bout à l’autre de ce sentier, entre les prouesses incroyables du végétal et du minéral qui se combattent et se complètent, les failles à explorer, les bisous éternels et les visages dissimulés dans la roche, les promontoires et la vire, le tout sous un ciel sans nuage et presque seuls en ce jour à marcher ici, qu’est-ce que c’était bon !











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